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 Les vers de terre : alliés précieux des sols agricoles 

 Les vers de terre : alliés précieux des sols agricoles 

Date de mise à jour :

Les 25 millions de vers de terre de Vergarow valorisent des déchets organique

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TABLE DES MATIÈRES

Les vers de terre sont souvent appelés les « ingénieurs du sol ». Ils travaillent gratuitement pour les agriculteurs, en améliorant la structure de la terre, en recyclant la matière organique et en aidant les plantes à mieux pousser. Comprendre leur rôle permet de mieux gérer nos sols et d’augmenter la fertilité des cultures. 

1. Les différents types de vers de terre 

 On retrouve trois grands types de vers de terre : 

  • Les épigés : petits et le plus souvent de couleur rouge sombre/brun, ils vivent dans les pailles et résidus en surface. Ils décomposent rapidement les matières organiques
  • Les endogés : de couleur claire, ils vivent dans la terre et creusent de petites galeries. Ils améliorent la structure du sol en le brassant. 
  • Les anéciques : gros et foncés, ils creusent de grandes galeries verticales. Ils remontent les nutriments du sous-sol et facilitent l’enracinement des plantes. 

Il existe aussi des intermédiaires à ces différentes catégories. 

Schéma des différents type de vers de terre (lombrics) et leur déplacements dans leur habitat naturel.
Figure 1 : les principaux types de ver de terre. 

2. De quoi ont-ils besoin ? 

 Pour bien vivre et se développer, les vers de terre ont besoin : 

  • D’humidité (ils respirent à travers la peau, qui doit rester humide), 
  • De sols ni trop acides ni trop basique (idéalement neutre)
  • De peu de travail du sol (le labour profond détruit leurs galeries), 
  • D’apports réguliers de matière organique (pailles, couverts, fumier, compost). 

3. Les bénéfices pour le sol 

 Les vers de terre améliorent directement la qualité des sols : 

  • Ils creusent des galeries qui facilitent l’infiltration de l’eau et l’aération
  • Ils participent à la décompaction naturelle des sols, 
  • Leurs turricules forment des agrégats stables qui protègent contre l’érosion. 

4. Impact sur la fertilité des sols 

En digérant le sol et les résidus végétaux, les vers de terre transforment la matière organique en un engrais naturel riche en éléments fertilisants. Leurs déjections (turricules) sont de véritables « capsules nutritives » : 

  • Elles contiennent plus d’azote minéral (sous forme ammoniacale et nitrique), de phosphore disponible, de potassium et de soufre que le sol environnant. 
  • Ces nutriments sont immédiatement assimilables par les racines. 
  • Les turricules sont également riches en oligo-éléments essentiels (manganèse, zinc, cuivre, fer), car le transit digestif et l’action de leur microbiote solubilisent ces éléments bloqués dans le sol. 

Les lombrics créent des conditions idéales au développement de bactéries et champignons bénéfiques, qui accélèrent la décomposition de la matière organique et libèrent encore plus de nutriments : 

  • Les zones influencées par les vers (galeries, turricules) deviennent des « hotspots » de fertilité où la vie microbienne est plus active. 
  • Les vers favorisent les symbioses utiles, comme les mycorhizes, qui améliorent encore la nutrition des plantes. 

Résultat : une fertilisation naturelle continue, qui limite les pertes d’éléments nutritifs et améliore la résilience du sol et des cultures. 

5. Stimulation de la croissance des plantes 

En plus d’améliorer la fertilité des sols, les vers de terre stimulent directement la croissance des cultures grâce aux : 

  • Substances humiques (acides humiques et fulviques) issues de la décomposition, qui favorisent le développement racinaire et l’absorption des nutriments. 
  • Phytohormones naturelles (comme les auxines et cytokinines), produites ou libérées par leur microbiote, qui boostent la germination, la croissance et la résistance des plantes. 
  • PGPR (Plant Growth Promoting Rhizobacteria = bactéries qui stimule les cultures) transportés ou activés par les vers, qui colonisent les racines et améliorent la nutrition (azote, phosphore) tout en renforçant la protection des plantes contre certains stress. 

6. Les bénéfices pour les cultures 

In fine, grâce à leur travail et toutes les propriétés évoquées, les vers de terre favorisent : 

  • Une meilleure levée et un enracinement plus profond des plantes, 
  • Une meilleure résistance des cultures à de nombreux stress (sécheresse, maladies, etc.) 
  • Des rendements plus élevés (+10 à +25 % en moyenne selon les études). 

7. Des populations de lombrics en déclin 

L’intensification agricole, le travail du sol répété et les intrants chimiques réduisent fortement les populations de lombrics des sols. Aujourd’hui, les sols cultivés contiennent en moyenne 2 à 4 fois moins de biomasse lombricienne que les prairies permanentes. Cette perte fragilise la fertilité naturelle des sols

C’est pourquoi il devient essentiel de renforcer la vie biologique par d’autres leviers, comme la stimulation de la microflore, l’amélioration de la libération des nutriments (azote, phosphore, soufre, oligo-éléments) et le soutien aux symbioses racinaires

8. Conclusion 

Les vers de terre sont de véritables partenaires de l’agriculteur et leur présence est un excellent indicateur de la santé des sols. En prenant soin d’eux, on améliore naturellement la fertilité, la structure et la durabilité des sols, tout en sécurisant les rendements agricoles. 

Schéma des principaux effets des vers de terre sur la croissance des plantes.
Figure 2 : Principaux effets des vers de terre sur la croissance des plantes. Les vers de terre peuvent (1) augmenter la minéralisation des nutriments et donc améliorer leur disponibilité ; (2) modifier la structure du sol par leurs actions mécanique et leurs déjections, ce qui a des répercussions, par exemple, sur la teneur en eau du sol, l’écoulement de l’eau et la croissance des racines ; (3) améliorer la protection des plantes contre les parasites et les agents pathogènes ; (4) se nourrir de micro-organismes bénéfiques et les disperser ; (5) produire des molécules de signalisation. 
Inspiré de Vidal et al. 2023 

9. Autres informations intéressantes 

La reprodcution des vers de terre

Les vers de terre sont des animaux hermaphrodites : chaque individu possède à la fois des organes mâles et femelles, mais la reproduction nécessite un accouplement entre deux individus. Lors de cet échange, chacun transmet ses spermatozoïdes à l’autre. Par la suite, le clitellum (anneau plus clair visible sur le corps) sécrète un cocon dans lequel sont déposés les ovules et le sperme. 

Chaque cocon contient en moyenne 1 à 5 embryons viables selon l’espèce. Le développement dure de 3 à 12 semaines, en fonction de la température et de l’humidité. 

La fécondité annuelle varie fortement selon l’espèce et les conditions : un ver épigé comme Eisenia fetida peut produire plusieurs centaines de 
cocons par an, tandis qu’un grand anécique (Lumbricus terrestris) n’en produit que quelques dizaines. 

Longévité

La longévité des vers de terre peut aller de 1 à 2 ans pour les épigés à 5–8 ans pour les grands anéciques, ce qui explique pourquoi les populations se renouvellent plus ou moins vite selon les groupes écologiques. 

Le saviez-vous ? 

Si on coupe un ver de terre en deux, est-ce qu’on obtient deux vers ? 

Non ! Seule la partie avant (où se trouve la tête et le clitellum) peut parfois survivre et régénérer une queue, mais la partie arrière meurt toujours. 

Est-ce que les vers de terre ont des yeux ? 

Non, ils n’ont pas d’yeux, mais leur peau est très sensible à la lumière et aux vibrations, ce qui leur permet de réagir rapidement pour se protéger. 

Pourquoi les voit-on souvent sortir quand il pleut ? 

Parce qu’ils respirent par la peau et qu’ils risquent de s’asphyxier si le sol est trop gorgé d’eau. La pluie les pousse donc à remonter à la surface. 

Combien de temps peut vivre un ver de terre ?

 Selon les espèces, de 1 à 2 ans pour les petits vers de surface (épigés) jusqu’à 6–8 ans pour certains gros vers fouisseurs (anéciques). 

Est-ce qu’ils dorment ? 

Pas vraiment : les vers de terre alternent simplement des phases d’activité et de repos, mais sans sommeil au sens où on l’entend chez les animaux supérieurs. 

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Bibliographie : 

Cette revue généraliste s’appuie sur des travaux et revues scientifiques conduites par des laboratoires universitaires du monde entier : 

Blouin, M. (INRAE, France), Hodson, M. E., Delgado, E. A., et al. (2013). A review of earthworm impact on soil function and ecosystem services. European Journal of Soil Science, 64(2), 161–182. 

Bertrand, M. (INRAE, France), Barot, S., Blouin, M., Whalen, J., de Oliveira, T., & Roger-Estrade, J. (2015). Earthworm services for cropping systems: A review. Agronomy for Sustainable Development, 35(2), 553–567. 

Bottinelli, N. (INRAE, France), Hedde, M., Jouquet, P., & Capowiez, Y. (2020). An explicit definition of earthworm ecological categories – Marcel Bouché’s triangle revisited. Geoderma, 372, 114361. 

Vidal, A. (Wageningen University, Pays-Bas), Blouin, M., Lubbers, I., Capowiez, Y., Sanchez-Hernandez, J. C., Calogiuri, T., & van Groenigen, J. W. (2023). The role of earthworms in agronomy: Consensus, novel insights and remaining challenges. Advances in Agronomy, 173, 1–59. 

Phillips, H. R. P. (Natural History Museum, Royaume-Uni), Guerra, C. A., Bartz, M. L. C., et al. (2021). Global data on earthworm abundance, biomass, diversity and corresponding environmental properties. Scientific Data, 8, 136. 

Liu, T. (Nanjing Agricultural University, Chine), Chen, X., Gong, X., Lubbers, I. M., Jiang, Y., Feng, W., … & Liu, M. (2019). Earthworms coordinate soil biota to improve multiple ecosystem functions. Current Biology, 29(20), 3420–3429. 

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Maxime Gotté

Docteur en biologie végétale, expert des interactions plante/sol et des mécanismes biostimulants, en charge des expérimentations/ formulations et des aspects réglementaires

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